• Enfin, nous voilà donc au Débat sur les Orientations budgétaires, refusé avant les élections
• Il n’aurait pas été démocratique de fixer des orientations que d’autres élus auraient appliqués après les élections.
• Les orientations qui nous sont proposées aujourd’hui ne me semblent pas très différentes de celles qui auraient pu être présentées en Février. Le budget sur lequel nous aurons à nous prononcer a été élaboré sur ces orientations, sans débat, par les services.
• Sous prétexte de respecter de possibles nouveaux élus, l’ensemble des conseillers généraux a vu ses prérogatives bafouées.
• Mais maintenant, il faut faire vite, pour voter le budget, le mois de mai approchant.
• Mais puisque les élections ont eu lieu et qu’il fallait en tenir compte, alors tenons en compte !!!
• Elles n’ont pas montré une approbation massive de la politique menée depuis 2008.
• Comment pouvait-il en être autrement quand, refusant le débat, on se prive du temps de la campagne comme support à l’action à un nouveau budget de révolte !
• J’ai la profonde conviction que les coupes opérées l’an dernier ont pesé dans le choix des électeurs.
• Et dans le combat interne à gauche que l’on a voulu imposer ici ou là, je n’ai pas le sentiment que le résultat espéré ait été atteint.
• Alors tenons compte du message des urnes qui existe y compris dans la dramatique abstention.
• Il faut revenir sur les coupes de l’an dernier, carte Imagin’R, carte Améthyste et coupon informatique.
• Et revoir, il en est encore temps le recours au Partenariat Public Privé
• Que constate –t-on effet dans les propositions qui nous sont faites :
1. l’ampleur du plan et son coût sur 25 ans assèchent un peu plus nos capacités d’investissement, on le voit pour le sport, mais aussi dans d’autres domaines de l’action publique départementale.
2. de plus en plus nous sommes contraints de nous replier sur les compétences obligatoires, c’est donc des besoins de la population qui dans ces temps difficiles seront de moins en moins couverts.
• Le recours aux PPP nous endette lourdement pour 25 ans, et ne règle même pas le problème de la dette, ce qui était, disons le clairement, le principal attrait des PPP , pour ainsi dire leur produit d’appel , à savoir dissimuler la dette.
• Les questions que nous n’avons cessé de poser restent toujours d’actualité, malgré l’exposé remarqué des uns et des autres pour envelopper le bébé et le présenter sous ses meilleurs habits.
• L’ordonnance de 2004 oblige la collectivité à démontrer la pertinence du recours au PPP ( urgence et complexité) après avoir évalué les avantages et les inconvénients.
L’urgence, ne l’a-t-on pas un tant soit peu exagérée, d’autant que la réelle concertation avec les villes, la communauté éducative n’a pas vraiment eu lieu. Pire les fois, ou les acteurs concernés ont eu l’occasion, on rejeté l’outil PPP, par avis négatif, c’est le cas du CDEN, du CTP
Est-on toujours assuré que le temps de réalisation dans sa globalité sera réellement plus court ?
La complexité est-elle si nouvelle qu’il faille aussi dessaisir nos services ? ne pouvait-on renforcer nos moyens propres pour gagner en toute sécurité du temps dans la construction, les améliorations déjà réalisées montrent que c’est possible.
• Quelle garantie avons-nous que le dialogue compétitif ne fera pas perdre le temps gagné par ailleurs ?
• N’y a-t-il pas une certaine naïveté à faire crédit, si j’ose dire , aux majors du BTP pour bénéficier de la concurrence nécessaire et nous garantir le moindre coût et la meilleure qualité, sauf à croire que leur but premier n’est pas le profit le plus rapide et le plus important ?
• Tout est fait depuis des années pour livrer le marché des investissements publics aux grands groupes financiers et bancaires qui sont derrière les 2 ou 3 grands groupes BTP en capacité de prendre des marchés d’une telle ampleur.
L’Europe, l’asphyxie organisée des finances publiques, nous contraignent à recourir à ces nouvelles formes d’investissements particulièrement juteux pour les groupes financiers
Est-on à ce point contraint de s’y précipiter ??
• Une fois le doigt mis dans cet engrenage et dans les mains du prestataire, comment, les difficultés perdurant ou s’aggravant, ne pas céder de nouveau aux propositions de lisser les frais de fonctionnement, (cantine, gros travaux, entretien, maintenance) en alourdissant les loyers.
Le danger est grand. Comment ne pas voir cette logique et que tout l’intérêt des grands groupes est bien de rentrer dans la place et d’en tirer le maximum de profits.
Voilà les questions qui restent en suspens et que le lénifiant propos tenu ici ou là n’a pas effacé.
Peut-on d’ailleurs, aujourd’hui, le dossier avançant, nous donner les mêmes assurances qu’hier ??
Ces inquiétudes sont partagées par beaucoup de nos collègues, y compris de droite qui tout en se félicitant des PPP ont des doutes sur le miracle attendu.
Dernier point : quel que soit le mode de financement, la construction des collèges sera un lourd investissement pour notre collectivité.
On ne peut s’engager dans une telle charge et pour de nombreuses années, sans inverser la tendance actuelle à la fermeture de classes, à la suppression de postes d’enseignants.
On l’a déjà dit , c’est le sort fait à l’enseignement public qui nourrit l’hémorragie, bien moins que la qualité des constructions.
Si nous ne nous battons pas , encore plus fort que l’an dernier, pour retrouver les moyens que l’Etat nous doit par notamment la présentation d’un budget en déséquilibre comme nous l’avons proposé l’an passé, si nous ne revoyons pas certaines de nos décisions qui ont pénalisé nombre de familles, comme la carte Imagin’R, la Carte Améthyste et le coupon informatique alors nous serons condamné à de mauvaises solutions comme les PPP, à savoir, sacrifier les services dont les habitants ont tant besoin. Ce n’est pas ce que l’on peut espérer de la Gauche si l’on ne veut pas nourrir le désespoir et ses mauvais remèdes.
Bally BAGAYOKO